GI_Rubrique-Ecole

Shafik Asal, Directeur associé, diplômé 1998

Signes particuliers : - 6 ans de carrière dans les achats dans l’industrie, passionné par les sciences humaines, a réorienté sa carrière vers le développement durable et créé avec un autre ingénieur son cabinet de conseil en 2006 dont il est directeur associé - est persuadé depuis ses études que le modèle économique sur lequel s’est bâti le monde moderne doit radicalement changer pour être viable et bénéficier à l’ensemble des pays du monde de manière équitable.

Parcours

  • 1998 - Diplômé de l'ENSGI 1999 - DEA en économie expérimentale à l'ENSGI
  • 1999-2001 - Analyste achats Gm2i-TASQ - région parisienne. Entreprise de 600 personnes, spécialisée dans la maintenance informatique. Mission : bras droit du directeur achats, participant à la professionnalisation et la réorganisation du service achats
  • 2001-2002- Acheteur projet chez GENERAL ELECTRIC MEDICAL SYSTEMS - région parisienne. Mission : Gestion du portefeuille européen des achats Electronique
  • 2003 : Année sabbatique : voyage en Amérique Latine et suivi en auditeur libre d'un DEA en sciences sociale à l'EHESS
  • 2004- 2005- Responsable achats stratégiques HONEYWELL AEROSPACE SECAN en région parisienne. Mission : Responsable du développement et du suivi de la famille mécanique/tôlerie
  • 2005-2006- Master en Développement Durable & Organisations - Université Paris-Dauphine (formation continue) - France
  • Depuis 2006 - co-fondateur et directeur associé du cabinet ECO2 INITIATIVE Le cabinet emploie à ce jour 6 personnes dont 4 consultants séniors Mission : Conseil stratégique aux entreprises et collectivités en politiques de développement durable : Responsabilité sociale des entreprises, Système de management environnemental, Bilan Carbone, achats responsables
Formateur habilité auprès de l'ADEME en Bilan Carbone Une approche critique du métier d'ingénieur Lorsque j'ai eu à faire le choix de mon école d'ingénieur, j'ai été séduit par l'ENSGI car j'ai trouvé dans sa philosophie et sa construction une approche nouvelle par rapport aux autres écoles: intégrer aux compétences techniques une compréhension de la dimension économique et humaine de l'entreprise. La présence de sociologues et d'économistes à côté de professionnels du marketing et des sciences de l'ingénieur ont été pour moi un enrichissement certain bien avant que je démarre ma carrière professionnelle. J'ai d'ailleurs pu exercer cet esprit critique dès mes études lorsque je questionnais les discours « managériaux » parfois trop formatés et je reconnais à l'école le mérite d'avoir permis ce questionnement à travers la richesse et la diversité des cours, des professeurs et des stages auxquels on pouvait accéder. Cela a été pour moi une première source de réflexion pour ma vie professionnelle future. L'expérience de terrain, un capital indispensable Ma vie professionnelle a débuté dans les achats et la supply chain, domaine qui m'a tout de suite attiré pour la diversité des compétences qu'il exigeait: être au plus proche du terrain, avec les ingénieurs et les équipes de production, tout en gérant des problématiques stratégiques, financières et commerciales. Cette expérience m'a permis de me frotter au monde des organisations, aussi bien dans leur complexité interne (managers, cadres, ouvriers) que dans leurs relations avec leurs partenaires externes (fournisseurs/clients). Cela a également été l'occasion de confronter mes idées à la réalité du terrain. J'ai ainsi pu observer de manière directe les changements et les impacts générés par l'activité économique. J'ai participé directement à la délocalisation de fournisseurs français et européens en Asie et en Europe de l'Est pour des raisons de coûts à court terme, parfois en contradiction même avec la logique industrielle et économique de l'entreprise. Je pense que la manière même de penser acquise à l'ENSGI m'a permis d'avoir cette sensibilité transversale. Une véritable vision globale En 2003, j'ai décidé de faire une coupure dans ma carrière professionnelle pour prendre du recul: tout en aimant ce que je faisais de manière purement « technique », je me demandais à quoi servait réellement mon action. J'avais besoin de donner un sens à ma vie professionnelle. Je suis parti en Amérique Latine pendant plusieurs mois et j'ai suivi pendant 9 mois un DEA de sciences sociales. En 2004 j'ai repris un poste en achats et suivi en même temps un master en développement durable en formation continue. Cette période riche en découvertes a constitué un déclic pour moi. Elle m'a permis de formaliser les critiques que je ressentais sans pouvoir les nommer concrètement : un développement économique basé sur une énergie très peu chère, sur une utilisation effrénée des ressources, un monopole des gran_GoBack_GoBackds groupes sur l'économie mondiale, une absence de régulation des états sur l'économie, des impacts sociaux et environnementaux néfastes y compris dans les pays développés, et une augmentation des inégalités mondiales alors que nous sommes censés progresser vers plus d'égalité. J'ai pris conscience que le modèle de croissance tel qu'appliqué n'était non seulement pas durable mais en plus non optimisé du point de vue global, puisqu'il pouvait mener à sa propre destruction. J'ai choisi alors de participer à cette nouvelle vague -que j'espère durable- qui réfléchit sur nos modèles de développement. J'ai ainsi créé en 2006 avec un ami polytechnicien - qui en était au même stade de réflexion que moi - ma propre structure, me permettant d'avoir l'indépendance nécessaire, et j'essaie depuis de convaincre d'abord et d'aider ensuite les organisations publiques et privées à revoir et modifier nos modes de production et de consommation. J'espère également développer ma propre entreprise selon un autre modèle, mettant l'homme et l'intérêt collectif au centre du projet. Le génie industriel, une chance pour le développement durable Lorsque je regarde ce que je fais aujourd'hui, et ce que j'ai appris à l'ENSGI, je me rends compte à quel point l'approche transversale, complexe et diverse du génie industriel est adaptée à la philosophie du développement durable. C'est le cas aussi bien sur les sujets énergétiques, environnementaux, d'éco-conception que sur la prise en compte des aspects sociaux. Le fait de faire dialoguer différentes compétences, d'aborder la complexité d'un problème, de faire le tri entre des critères de choix multiples et parfois contradictoires, tout ceci trouve sa pleine compatibilité avec l'approche de génie industriel. Il suffit juste de modifier le point de vue et les objectifs : ne pas regarder les problématiques globales du point de vue unique de l'entreprise mais du point de vue de la société, et d'intégrer la responsabilité et la qualité sociale et environnementale au même titre que la rentabilité ou l'efficacité économique.