Génie industriel - Rubrique Ecole - 2022

Bilan des émissions de gaz à effet de serre de Génie industriel

Dans la continuité d’une politique déjà menée depuis 2009, Grenoble INP - Génie industriel, UGA met à jour son Bilan des Emissions de Gaz à Effet de Serre (BEGES). C’est une démarche essentielle que Génie industriel s’est engagé à réaliser en signant l’Accord de Grenoble en avril 2021.
Qu’est-ce qu’un Bilan des Emissions de Gaz à Effet de Serre ?

Le BEGES ou Bilan des Émissions de Gaz à Effet de Serre, communément appelé "Bilan Carbone", consiste à évaluer le volume d'émissions de gaz à effet de serre produit par les activités exercées par la personne morale sur le territoire national au cours d'une année. Développé par l’ADEME, son objectif est d’identifier les sources les plus importantes liées à son activité pour réduire ses émissions. Les gaz à effet de serre jouent un rôle essentiel dans le réchauffement de notre atmosphère et donc dans le changement climatique.

Le BEGES se fait en équivalent Co2. Ce gaz constitue la base de l’unité de calcul intitulée « Potentiel de Réchauffement Global » (PRG) établie par le GIEC. En effet, le Co2 a une valeur PRG de 1, le méthane a par exemple une valeur PRG de 21 sur l’horizon 100 ans.

Les objectifs et méthodologie

Génie industriel a réalisé ce BEGES pour trois raisons principales :
  • Connaître les pôles les plus émetteurs en termes de Co2 afin de limiter leurs émissions.
  • Mettre en place une logique de transparence quant aux émissions de l’établissement, afin de renforcer la démarche de qualité environnementale sur le site.
  • Remplir les objectifs fixés par l’Accord de Grenoble dont Grenoble INP - Génie industriel est signataire.

Ce bilan et sa méthodologie se base sur les facteurs d’émissions de la Base Carbone® disponibles sur le site de l’ADEME. Les données concernent l’année 2018-2019, année hors confinement. Le confinement a eu pour effet de réduire drastiquement certaines émissions. Or, BEGES doit permettre de comprendre et réduire les émissions d’une structure sur des périodes longues.

Le périmètre de l’étude concerne les postes liés aux émissions énergétiques (tel que la consommation d’électricité et de gaz), aux transports et aux achats de biens. Afin de mieux comprendre la distribution des émissions, les pôles ont été subdivisés en plusieurs catégories : les transports eux-mêmes répartis en missions, mobilités du personnel et mobilités internationales ; et le pôle énergétique comprend l’électricité et le gaz.

Les résultats et mise en perspective

Au total, ce sont 97 251 Kg eqCo2 qui sont émis par l’établissement sur l’année 2018-19.
Le tableau suivant présente en valeur, les pôles émetteurs de GES pour Génie industriel pour l’année 2018-2019 :

Pôles émetteur de GES à Génie industriel

Note : Les postes gaz et missions ont été calculés pour l'année 2019

Réparti en pourcentage de la manière suivante :
Pourcentage des pôles émetteurs de GES de Génie industriel

Pour donner un ordre d’idée, une voiture diesel moyenne gamme consomme 217 g eq.Co2/Km, donc, il faudra parcourir approximativement 4 600 kilomètres pour émettre 1 000 kg d’eq.Co2. Le ministère de la Transition Écologique indique qu’en 2018, « l’empreinte carbone des Français représente 11 tonnes équivalent Co2 par habitant ».

En considérant que l’école Génie industriel est composée de presque 600 individus, cela correspond en moyenne à 166 Kg eq.Co2 par individu.

En regardant les chiffres obtenus pour l’établissement, deux pôles majeurs émergent : celui de l’énergie et des transports.
 
  • Pôle énergie
Le gaz est utilisé pour chauffer les bâtiments. Une première manière de réduire cette source d’émission est donc d’étudier la performance énergétique des bâtiments pour mieux les isoler. Génie industriel et le service Patrimoine de Grenoble INP ont entrepris des efforts considérables pour améliorer cette consommation par des campagnes d’isolation annuelles et par le projet A2i.
L’électricité est utilisée de multiples manières, principalement pour la lumière et les ordinateurs, mais aussi pour les stores ou les différents appareils électriques. Pour baisser ces émissions, des capteurs de présence ont été installés, le parc informatique de l’école a été mis à jour et les serveurs virtualisés.
 
  • Pôle transports
Les transports constituent 37% du total des émissions et comprennent les mobilités des personnels, les missions et la mobilité internationale. Les mêmes réponses ne peuvent pas être apportées à ces 3 catégories.

Dans le cas de la mobilité des personnels, une politique d’incitation à l’usage des transports en commun existe déjà. En effet, l’usage d’un véhicule personnel pour se rendre sur son lieu de travail pollue d’avantage que l’usage de transport en commun. Pour donner un ordre de grandeur, et en prenant les chiffres moyen donnés par l’ADEME, une voiture diesel émet 217g de Co2 par Km, contre 24g pour le train, et 2,98g pour le tram.

Dans le cadre du projet A2i, de nombreux arceaux à destination des vélos ont été installés pour inciter davantage à la mobilité douce. Un autre moyen est de renforcer la pratique du télétravail pour les personnels lorsqu’elle est possible, afin d’éviter un déplacement du lieu de résidence vers l’établissement.

Pour les missions, la plupart se font en train, en bus, ou alors sur des petits trajets en voiture. Mais certaines nécessitent de prendre l’avion pour se rendre en conférence et émettent bien plus que tous les autres trajets. Une solution ici est de s’intéresser à ces longs trajets très émetteurs, et trouver des solutions adaptées. Faire la conférence par visioconférence ou limiter les conférences prenant place sur d’autres continents sont autant de moyens de baisser les émissions de cette catégorie.

Finalement, la mobilité étudiante internationale par les élèves de Génie industriel fait partie des émissions de l’établissement. Ce coût carbone est pris en compte car il fait partie de la formation d’ingénieur. Il est important mais les bénéfices multiculturels d’une expérience à l’étranger sont incontournables dans le cursus ingénieur.

Comment nous situons-nous dans le paysage universitaire ?

Parmi les quelques BEGES des universités accessibles en ligne on trouve des valeurs disparates en termes de moyenne de Kg eq. Co2 par individu, par exemple 613 Kg eq. Co2 pour l’université Paul Valéry Montpellier, 950 pour Sorbonne Université et 1 958 pour l’Université Polytechnique des Hauts-de-France.

Cette disparité s’explique par des périmètres d’enquête différents suivant les établissements, comme la prise en compte ou non de la mobilité internationale des étudiants ou encore la prise en compte de l’activité de recherche. De plus les émissions des établissements doivent aussi être comparées à des établissements de même type, ou des structures de taille similaire pour comprendre comment différents bilans ont été réalisés, et pouvoir en tirer des leçons.

Certains bilans ont été fait en 2010. Or, de nombreuses politiques de réduction des émissions de gaz à effet de serre ont été mises en œuvre depuis notamment, la loi Grenelle II de 2010 ou la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte de 2015.

Il est très intéressant de voir que plus de 75% des déplacements domicile-travail en métropoles se font en transport en commun. Cela amène donc à se questionner sur le rôle des infrastructures sur les émissions de GES : une ville disposant d’un vaste réseau de transport, peut plus facilement réduire l’impact des personnels et étudiants. Les bilans des universités ne sont donc pas uniquement dépendants des politiques menées par l’établissement, mais aussi des villes dans lesquelles ces établissements évoluent.

A noter que Sorbonne Université ne fait pas mention des déplacements internationaux de ses étudiants, alors qu’ils constituent 73% du total des émissions liées aux transports pour l’université Paul Valéry Montpellier, et 24% pour Génie industriel.

Ce qui est intéressant est de comprendre qu’en plus d’évoluer dans des villes différentes, offrant des infrastructures différentes, les universités choisissent ou non d’étudier plus en profondeur certains pôles : les transports pour l’université Paul Valéry Montpellier et Génie industriel, ou les intrants pour Sorbonne Université. Ces choix constituent des variables importantes dans les différences observées entre les chiffres des universités.

L’objectif pour Génie industriel est d’être autant exhaustif que possible dans la réalisation de son bilan des émissions de gaz à effet de serre, et de continuer d’améliorer ses enquêtes pour comprendre au mieux les actions à mener.