Comment avez-vous eu l’idée de créer votre entreprise ?
"Depuis l’école, nous avions tous le projet de monter notre propre entreprise. Après quelques années à travailler ensemble, nous aspirions à la même chose : se lancer ensemble dans ce projet. Nous avons constitué l’équipe puis avons travaillé sur l’offre. Le conseil en supply chain est apparu comme un choix évident du fait de nos expériences respectives.
L’activité a très bien démarré pendant deux semaines… En raison du 1er confinement, nous avons dû arrêter tous nos contrats très rapidement. Nous avions beaucoup de temps libre et un projet qui trottait dans nos têtes depuis quelque temps : créer un outil de pilotage des opérations pour les industriels. L’idée est née d’un constat partagé : à chaque poste que nous avons occupé, nous devions toujours recréer les mêmes outils Excel pour piloter nos activités respectives. Le résultat est un outil de pilotage des approvisionnements pour l’industrie d’assemblage nommé Komugi."
Le confinement vous a donc permis de développer votre solution logicielle ?
"Si nous n’avions pas été confinés, je pense que nous aurions été à 100% pris par le démarrage de l’activité de conseil : nous avions déjà 6 mois de commandes pleines avant le démarrage de l’entreprise…"
Quels défis avez-vous dû relever pour monter cette société ?
"Lorsqu’on créé son entreprise, on se focalise sur son produit. C’est in fine la partie la plus facile car c’est celle que l’on maîtrise le mieux. Il faut aussi penser à l’aspect juridique avec les statuts de la société, la rédaction des contrats clients, au financement et à la mise en place de la compatibilité, la gestion des payes, et surtout comment vendre son produit au travers du marketing, de la communication. C’est beaucoup de choses à assimiler en peu de temps."
Qu’est-ce qui a été porteur ? Vous êtes-vous appuyés sur des réseaux d’entrepreneurs ?
"La leçon que l’on retient, c’est que bien s’entourer c’est primordial, l’expérience n’a pas de prix. Nous nous sommes fait accompagner par une avocate pour la partie juridique, un cabinet spécialisé dans le financement des start-ups, une agence de communication, une experte en marketing, … Nous avons également eu la chance d’échanger avec beaucoup d’entrepreneurs qui nous ont partagé leurs expériences.
Une fois l’entreprise créée, les réseaux sont vraiment importants. Nous sommes contents d’intégrer l’accélérateur de startups du Crédit Agricole et nous nous nous sommes installés à la pépinière Delta de Thonon-les-Bains afin de continuer à rester au cœur de cet écosystème. Nous avons également rejoint des réseaux comme FrenchTech, Thésame, Digital League, etc."
Quels liens avez-vous aujourd’hui avec le réseau des diplômés de votre école ?
"Très fort ! C’est assez amusant mais nous avons retrouvé beaucoup d’anciens de Grenoble INP - UGA lors de cette année que ce soit chez nos partenaires ou au travers des personnes qui nous aident et nous conseillent au quotidien."
Avec le recul, quel est l’apport de votre formation dans votre carrière ?
"Que ce soit pour notre carrière ou pour l’entreprenariat en lui-même, nous avons eu une formation vraiment transverse et c’est ce qui fait la valeur de nos profils. Nous sommes très vite capables de comprendre les tenants et les aboutissants, quel que soit le sujet. C’est notre force."
Vos objectifs pour la suite ?
"A court et moyen terme, notre objectif est vraiment de développer notre logiciel Komugi en parallèle de notre activité de conseil. Aujourd’hui, nous avons un outil d’approvisionnement bien mature, nous travaillons notre logiciel sur la gestion de fabrication, notamment avec des start-ups partenaires. Nous voulons également monter une offre sur le management de la sécurité pour 2021 avec notamment des solutions de reconnaissance vidéo."
Vous aviez toujours eu envie de créer votre entreprise. Quel est votre retour d’expérience aujourd’hui ?
"Je n’ai jamais imaginé que cela serait facile mais, en tout cas, personne ne regrette aujourd’hui. Il n’y a pas de bon moment pour se lancer : de toutes les façons, il faudra tout réapprendre ! Nous nous sommes lancés au pire moment (15 jours avant le confinement) mais finalement, ce fut une opportunité, même si les 2 premiers jours, nous ne le voyions pas forcément comme cela… La première année, ce sont toujours un peu les montagnes russes. Etre bien accompagné au niveau professionnel et personnel, c’est la clé ! Mais c’est une expérience à vivre, il ne faut rien regretter !"
* Ecole polytechnique fédérale de Lausanne
NB : Les clichés illustrant cet article ont été réalisés avant la crise sanitaire. Crédits photos : Xarian