Afin de réfléchir au positionnement de l’école par rapport à l’industrie du futur et de déterminer les axes d’évolution possibles de la maquette pédagogique, un groupe de travail pluridisciplinaire a été mis en place à l’école Génie industriel. La
Chaire "Transformation 4.0", résultat du partenariat entre l’école et
l’UIMM de l’Ain a aussi été partie prenante de ce projet.
D’une analyse approfondie à l’élaboration d’un modèle
«
L’industrie du futur est l’industrie qui déploie l'ensemble des technologies et des pratiques disponibles pour répondre aux nouveaux enjeux » (Fabien Mangione, enseignant-chercheur à Grenoble INP - Génie industriel et cotitulaire de la Chaire "Transformation 4.0").
Après avoir répertorié et analysé les technologies et les pratiques en lien avec l’industrie du futur, un référentiel a été conçu pour mesurer leur degré de déploiement dans la transformation 4.0 autour de 4 axes :
- L’homme dans son environnement de travail
- Le business model et la relation client
- L’offre de produits et de services
- L’intégration verticale et horizontale de la chaîne de valeur
Description du "Modèle Industrie du Futur" de Grenoble INP - Génie industriel
Quatre grands champs correspondant aux axes précédemment cités ont été placés dans un modèle qui a pris la forme d’une cible dynamique :
1. Au cœur du modèle, on trouve l’homme en tant qu’utilisateur d'outils et de pratiques qui vont profondément transformer ses modes de travail. L'homme dans son environnement de travail doit donc être considéré en premier lieu. Laurent Rannaz, professeur associé à Génie industriel, explique : «
l’homme est au centre car il est le récepteur et l’utilisateur des technologies et des pratiques. Les thématiques associées à ce champ sont notamment l’élargissement et la gestion des connaissances et des compétences, l’ergonomie, la sécurité, l’engagement, l’efficacité ou encore la satisfaction au travail ». Autour de "l'homme", trois types d’intelligences cohabitent : l'intelligence humaine, l’intelligence artificielle et l’intelligence collective.
2. Le Business model et la relation client (Business Model & Customer Access) renvoient à la connaissance du client et de ses marchés. Ils permettent de définir et de capturer la valeur qui peut être proposée aux clients pour assurer un équilibre économique et la pérennité de l’entreprise.
3. L’offre des produits et services (Products & Services Offering) correspond aux activités de conception d’un produit ou d’un service en adéquation avec les besoins du client, avec le business model et présentant un avantage compétitif.
4. La chaîne de valeur globale (Value Chain) regroupe toutes les activités qui produisent et distribuent les produits et les services.
Ces quatre champs interagissent avec le monde extérieur par l'intermédiaire :
1. Des Marchés (Market) : les clients, la concurrence, les organismes financiers ou encore les segments de marchés sur lesquels on travaille ;
2. De l’environnement réglementaire (Regulation) qui correspond aux organes de contrôle tels que les normes, les autorités gouvernementales ou encore les organismes de contrôle ;
3. De la "Sustainability" qui renvoie à l’impact que l’entreprise peut avoir sur l’environnement, le développement durable, ou encore l’éthique ;
4. De l’écosystème qui correspond à l’ensemble des partenaires avec lesquels l’entreprise travaille, les fournisseurs, les sous-traitants ou encore les écoles.
La cible a été représentée visuellement comme une roue qui tourne avec des formes dynamiques. Par ailleurs, la maîtrise des
données, des
pratiques et des
technologies qui traversent les différents champs, depuis l’homme au centre jusqu’à la périphérie du modèle est un enjeu essentiel de l'industrie du futur.
Une enquête pour positionner l’école par rapport à l’industrie du futur
Soixante enseignants, chercheurs et industriels partenaires de l’école ont été sollicités pour participer à une enquête consistant à mesurer le déploiement, futur potentiel et actuel, des technologies ou pratiques dans les quatre champs centraux du modèle.
Les résultats de l’enquête et le modèle ont été reliés de manière à ce que chaque technologie ou pratique soit plus ou moins visible dans chacun des champs du modèle. Une hiérarchisation a ainsi été mise en place. Les écarts entre la situation actuelle et la vision future ont également pu être étudiés.
Une stratégie a ensuite été établie. Le modèle "Industrie Transformation 4.0" a été traduit dans la construction de la nouvelle maquette pédagogique. Initialement pensé pour être appliqué dans la formation à Génie industriel, le modèle a ensuite été décliné comme outil de diagnostic d’entreprise.
Contacts :
Pierre Chévrier, professeur associé, responsable des relations entreprises à Génie industriel
Fabien Mangione, enseignant-chercheur à Grenoble INP - Génie industriel et co-titulaire de la chaire « Transformation 4.0 »
Laurent Rannaz, professeur associé à Génie industriel