GI_Rubrique-Ecole

Thomas Reverdy, Enseignant-chercheur, diplômé 1994

Signes particuliers: - Parcours académique - Maître de conférences en sociologie industrielle - Inconditionnel de l’interdisciplinarité
Parcours
  • 1994 : Diplôme d'Ingénieur de l'Ecole Nationale Supérieure de Génie Industriel et DEA génie industriel
  • 1995 : service  national dans une entreprise d'insertion dans le domaine industriel, formalise un référentiel de compétence et organise le parcours des salariés
  • 1995-1998 : Diplôme de Doctorat en Génie Industriel mention Economie et Sociologie, Université Pierre Mendes France, Institut National Polytechnique de Grenoble,
  • Depuis 1999 : Maître de conférences en sociologie industrielle, Université Pierre Mendès France, Grenoble
Responsabilités pédagogiques
  • 2001 - 2004 : Responsable du DESS Conduite du Changement et Système d'Information à IUP Ingénierie économique, UPMF, Grenoble
  • 2004 - 2007 : Responsable de la spécialité Ingénierie de l'Innovation du Master Management Stratégique et Génie des Organisations
  • Depuis 2002 à Grenoble INP - Génie industriel : participation aux cours "Design Organisationnel et Conduite du Changement", "Coordination de la Chaîne Logistique", "Management de l'Environnement"
  • Depuis 2004 à l'IAE de Grenoble : cours "Conduite du changement" et "Approches sociologiques de l'innovation et des organisations
Le choix de l'enseignement-recherche Diplôme d'ingénieur et DEA en génie industriel en poche, Thomas Reverdy poursuit dans le domaine de la recherche et il entame un travail de thèse sur le thème du management environnemental. Au sein du laboratoire CRISTO (UPMF/Grenoble INP/CNRS), il mène ses travaux sur la démarche qualité appliquée à l'environnement, avec un financement de thèse de l'ADEME. Dans plusieurs entreprises de la région, il collabore à la mise en place de la norme ISO 14001 en tant qu'ingénieur et, dans le même temps, il analyse les processus de changement qui lui sont liés, en tant que sociologue. Cette circulation entre l'implication et la distance vis-à-vis du projet n'est pas pour autant une difficulté : "le fait d'être ingénieur offre une légitimité dans l'entreprise, et les échanges avec les sociologues du centre de recherche permet un recul sur la démarche, c'est tout l'intérêt de l'observation participante". Il soutient sa thèse de doctorat en décembre 1998 : "L'invention du management environnemental, extension de la qualité industrielle et régulation négociée de l'environnement" et, bien qu'il ait hésité à intégrer une société de conseil auprès des entreprises, il obtient rapidement un poste de maître de conférences à l'UPMF en sociologie industrielle. L'interdisciplinarité comme fil rouge de son parcours En terme de recherche, il poursuit d'abord dans la continuité de la thématique de sa thèse. Il est notamment responsable scientifique d'une recherche financée par le Ministère de l'Environnement et de l'Aménagement du Territoire, sur les démarches de concertation et de planification en matière de gestion de l'environnement (plan d'élimination des déchets, schéma d'aménagement et de gestion de l'eau) (1999-2003). Il collabore aussi à une recherche collective sur la démarche qualité en milieu hospitalier, notamment sur les pratiques de résolution de problèmes organisationnels. A partir de 2000, il collabore à plusieurs recherches sur le thème de la coopération dans les relations client fournisseur. Puis, pour le compte d'une grande entreprise fournisseur d'énergie, il dirige une enquête auprès de ses clients grands comptes sur les processus de décision en achat d'énergie et de services industriels (2004-2007), ce qui lui permet d'être témoin direct des effets controversés de la libéralisation des marchés de l'énergie. En terme d'enseignement, il monte une spécialité de master "conduite du changement et systèmes d'information" qui s'appuie sur une interdisciplinarité entre informatique, sociologie, économie et gestion. Il forme les étudiants dans la réalisation de diagnostics organisationnels et à la conduite de projet d'implémentation de progiciel de gestion, à l'amélioration des usages après déploiement. Cette formation s'adresse aux étudiants issus de filière économie-gestion et informatique. Les ERP étant en plein développement, cette spécialité de master rencontre un vrai succès Il dirige ensuite un master en Ingénierie de l'Innovation à l'IAE de Grenoble et réunit pour cela des enseignants chercheurs de plusieurs disciplines : génie industriel, économie, droit, stratégie, sociologie... Il prend en charge la coordination de projets collectifs entre entreprises et groupes d'étudiants pour réaliser des études d'opportunité, des études de brevets, des évaluations d'initiatives publiques en faveur de l'innovation... Mettre en œuvre ces projets regroupant plusieurs disciplines est pour Thomas Reverdy une vraie volonté : "Cet attachement à l'interdisciplinarité me vient de ma formation génie industriel : elle permet de relativiser son propre discours issu d'une discipline spécifique. La pratique de l'observation participante me permet de le faire avec pragmatisme, en étant attentif à la singularité des situations. Du point de scientifique, l'interdisciplinarité est féconde à condition aussi de réinscrire ses résultats au sein de sa propre discipline, ce qui est toujours un challenge stimulant." Après ces années d'investissement pédagogique, Thomas Reverdy se consacre aujourd'hui essentiellement à ses activités de recherche en vue de préparer l'habilitation à diriger les recherches, sur les dynamiques d'apprentissage organisationnel en contexte d'incertitude, qui prendra appui sur l'expérience par les entreprises de la libéralisation du secteur énergétique en France. Les particularités du métier Dès sa création, l'école Génie industriel a toujours encouragé une certaine liberté pédagogique pour faire vivre le projet pluridisciplinaire : "il s'agit de faire passer des messages propres à sa discipline scientifique, à un public qui n'est pas naturellement acquis à notre cause, et qui entend dans d'autres cours d'autres points de vue". Il s'agit aussi pour Thomas Reverdy, de rendre possible la confrontation des disciplines dans des enseignements et des projets communs. L'expérience que les élèves connaissent à l'école, parfois déstabilisante (il est tellement plus facile de s'inscrire dans un savoir technique précis) leur donne une compétence particulière qui fait leur performance en entreprise : apprendre à communiquer et négocier avec des personnes qui possèdent d'autres savoirs et d'autres logiques que les leur.