BIFOCAlps (Boosting Innovation in Factory Of the future value Chain in the Alps) est un projet européen d’1,6 million d'euros mené entre 2016 et 2018 par 11 partenaires européens : des universités parmi lesquelles Grenoble INP, mais aussi des centres technologiques et des Clusters d’entreprises tels que Viameca, pôle de compétitivité mécanique de la Région Auvergne-Rhône-Alpes.
L’objectif principal de BIFOCAlps consistait à créer une méthodologie pour accompagner les entreprises dans leur transformation numérique. Les entreprises ciblées par le projet étaient des PME et des TPE de l’industrie manufacturière, tous secteurs d’activité confondus et situées dans les cinq régions de l’espace Alpin - en France, en Autriche, en Allemagne, en Slovénie et en Italie.
Les 4 phases du projet BIFOCAlps
Le projet s’est déroulé en 4 temps :
- Une enquête quantitative a d'abord été menée auprès des industriels de l'espace Alpin pour mesurer leur degré de connaissance des problématiques de l’Industrie du Futur.
- Pilotée par Grenoble INP, la deuxième étape consistait à identifier les facteurs clés de succès à partir des bonnes pratiques mises en œuvre par les entreprises lors de leur projet de transformation numérique.
- Un système d’indicateurs de pilotage de la transformation numérique a été construit à partir de la méthodologie mise en place par Grenoble INP.
- Des recommandations aux politiques ont été rédigées, afin que les entreprises puissent être accompagnées dans leur projet de transformation numérique.
Focus sur la phase 2 du projet BIFOCAlps : définir les "facteurs clés de succès"
Pilotée par Valérie Rocchi, Chef de Projet Industrie du Futur à G-SCOP et Grenoble INP, la deuxième étape du projet consistait à l'identification des "facteurs clés de succès" de la transformation numérique à partir de l’analyse des bonnes pratiques mises en œuvre par les entreprises manufacturières lors de leur projet de transformation. Pour cela, une enquête qualitative a été menée auprès de 97 structures, dont 65 PME et TPE ayant réussi leur transformation numérique et 32 laboratoires de recherche et agences d’innovation (agences d’Etat ou agences régionales accompagnant les entreprises).
Cinq facteurs clés de succès ont ainsi été déterminés : 1) la capacité à élaborer une stratégie, 2) le choix des technologies basé sur les besoins de l’entreprise, 3) la capacité de l’entreprise à innover, 4) l’implication dans des écosystèmes d’innovation, et enfin 5) la gestion des compétences et l’accompagnement au changement.
Comprendre les 5 "facteurs clés de succès" de la transformation numérique
1. Afin de réussir sa transformation numérique, il est important qu'une entreprise
élabore une stratégie, en définissant clairement ses enjeux, ses objectifs et les bénéfices de la transformation numérique en interne et avec ses partenaires extérieurs.
2. Le deuxième "facteur clé de succès" est
le choix des technologies à implémenter, basé sur les spécificités et les besoins propres à chaque entreprise. «
Il n’y a pas de recette de la transformation numérique. L’implémentation de la transformation est conditionnée par la spécificité de chaque entreprise et de ses besoins, liés aux usages : ce n’est pas parce que les lunettes 3D existent qu’il faut les acheter. Il faut se demander : qu’est-ce que cela va apporter à l’entreprise ? », explique Valérie Rocchi responsable du projet côté Grenoble INP.
3. Le troisième "facteur clé de succès" est
la capacité d’innovation : quels moyens l’entreprise consacre-t-elle à l’innovation ? L’industrie du futur ce n’est pas seulement la technologie, c’est aussi l’innovation produit et l’innovation du business model. Valérie Rocchi précise : «
il ne faut pas rentrer seulement par la technologie mais également par le produit, l’organisation et le business model ».
4.
L’implication dans des écosystèmes pour supporter l’innovation est le quatrième "facteur clé de succès". C’est le partage des meilleures idées, des bonnes pratiques. Selon Valérie Rocchi, «
l’innovation vient aussi de la mise en réseau d’acteurs et de la fertilisation croisée ; ce qui a été fait dans un secteur peut être repris dans un autre ».
5. Enfin, les compétences et la gestion du changement sont nécessaires à la transformation numérique. « Cette dernière question n’était pas prévue », explique Valérie Rocchi, « elle est pourtant ressortie naturellement des entretiens avec les industriels. On aura toujours besoin des hommes pour faire fonctionner les usines, mais plus qualifiés pouvant accomplir de nouvelles missions en collaboration avec les nouvelles technologies ».
«
BIFOCAlps montre clairement que la transformation numérique ne tient pas seulement à l’implémentation de nouvelles technologies numériques mais nécessite également de nouvelles organisations industrielles et de travail. Innovations technologiques et innovations organisationnelles sont ainsi étroitement liées ».
Afin d’aller encore plus loin, des niveaux de maturité des facteurs clefs de succès ont été déterminés sur une échelle de 0 à 4. Un outil de diagnostic permettant aux entreprises d’évaluer le degré de maturité d’une entreprise par rapport à la transformation numérique et piloter sa transformation. L’ensemble des résultats de l’étude ont été testés et validés dans des environnements opérationnels, notamment lors de deux workshops industriels organisés en France et en Autriche en novembre 2017 et février 2018.
Les résultats de BIFOCAlps ont été repris dans la première phase du
Diagnostic 4.0, un outil proposé par la
Chaire "Transformation 4.0" co-pilotée par
Grenoble INP - Génie industriel et l
’UIMM de l’Ain, pour accompagner les entreprises de l'Ain dans leur transformation numérique.
Contact :
Valérie Rocchi